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Article du Jeudi 16 juillet 2020

22h49 - Etapes 1114-1120. Dijon - Mulhouse (518 kilomètres)

[FR] (in english below)
Il est toujours important de terminer les choses que l'on a commencées. C'est pourquoi, le 30 juin, j'ai repris la route depuis Dijon pour terminer le cercle de 100 kilomètres autour de Roulans commencé du 27 mai au 2 juin. J'ai d'abord suivi la route des grands vins de Bourgogne, et suis passé par Nuits-Saint-Georges, une charmante petite ville de 5000 habitants à 92 km de Roulans, ville façonnée à travers les siècles dans la prospérité de l'activité viticole, et par ailleurs berceau de la famille Gouachon. Un officier espagnol résidait dans la ville avant 1618. Il eut un enfant, Toussaint Gochon, vers 1636, qui eut un fils, Edme Gochon, en 1671 (orthographié Edme GAUCHON puis GOUACHON à la naissance de son fils puis à sa mort). Edme résida dans une commune voisine, à Agencourt, où il rencontra Estiennette Girard lors des vendanges dans le village. Ils eurent pour descendants François Gouachon (1715) puis Julien (1751), Bénigne (1781), Pierre (1807), Jacques (1843), Auguste (1877), Michel (1928) et finalement mon père Gérard (1953) et moi. Après ce début de parcours dans les vignobles bourguignons, je traverse la Bresse jurassienne, bivouaque dans la forêt de Saint-Germain du Bois et poursuis vers Lons-le-Saunier sur une surprenante piste cyclable, puis vers la station des Rousses après de belles grimpettes. Les efforts sont récompensés par une grande descente vers le Lac Léman, et je roule ensuite sous le ciel bleu sur des petits chemins à travers les vignobles suisses cette fois, qui surplombent le lac près de Nyon, le tout avec la vue sur les Alpes dans le fond... Des paysages pas dégeu du tout ! Je fais ensuite étape à Lausanne chez ma cousine Samjhana et son mari Luis. Comme Samjhana fête son anniversaire (25 ans) deux jours plus tard avec ses amis, je suis invité à rester. Lorsqu'il y a une fête chez eux, ils ne font pas les choses à moitié ! Une animatrice-décoratrice, une chanteuse et un guitariste sont présents pour un concert privé magnifique. Coïncidences, je retrouve une personne de ma banque qui avait assisté en tant que stagiaire à la mise en place du système de paiement par CB sur mon site de maths lors d'un entretien professionnel à Besançon, et Alisson, à qui j'avais donné des cours de tennis à Roulans et qui vit désormais à Lausanne. Une halte festive mémorable, avant de poursuivre dans les décors somptueux de la Suisse qui m'en met encore plein les yeux, avec la belle campagne et toujours les Alpes enneigés qui se dégagent dans le fond des paysages. Je passe ensuite près de Gruyères, mais je ne m'y rends pas, car en ce dimanche, la fromagerie doit être fermée, et de toute façon, dans ma région Franche-Comté, nous avons du fromage meilleur que le gruyère. Je trace tout droit vers Fribourg (91 km de Roulans), où j'admire la cathédrale, puis Berne (100 km de Roulans), qui est certainement la plus belle ville de Suisse et l'une des plus belles d'Europe.  Après une montée raide, je passe l'après-midi dans le jardin de roses, avec une vue bien dégagée sur la ville, la cathédrale, la puissante rivière Aar qui coule des Alpes vers le Rhin avec une belle couleur, les colines aux alentours, et la statue d'Albert Einstein, encore lui, dont j'avais déjà croisé la route dans le nord de l'Allemagne, puis à Princeton et à Ulm. Le banc près de la statue constitue un endroit idéal pour méditer et reprendre mes sérieuses recherches sur l'espace-temps. Comme souvent lors de pareilles recherches, je galère. Mes tentatives de créer un nouveau système de coordonnées basé sur une vitesse de la lumière infinie, ou de faire des analogies entre les trous noirs et les points singuliers essentiels des fonctions méromorphes, ou autres pistes plus ou moins farfelues restent vaines, et mes déboires et difficultés pour trouver une théorie meilleure que la sienne ne font même pas sourire ce jeune Einstein, qui travailla dans la ville et y formula sa fameuse théorie de la relativité. Je reste une deuxième nuit au camping de Berne, parcours le somptueux centre ville le lendemain, puis continue le cercle en direction de Soleure, encore une jolie petite ville de 17 000 habitants à 99 km de Roulans, dont je n'avais jamais entendu parler auparavant. Je retraverse l'Aar, puis attaque une terrible montée de 7 km à 11 % avec des passages à 22 %, sous un soleil de plomb, pour franchir le col Weissenstein à 1250 mètres d'altitude (sommet de la montagne à 1400 m), plus haut sommet de l'Est jurassien. La vue est impressionnante sur la Suisse et toute la chaîne des Alpes dans le fond. Une très belle récompense ! Je redescends de l'autre côté et passe la nuit au camping de Delémont, puis réalise une dernière étape pour revenir à Mulhouse et terminer le cercle, sur un parcours très vallonné. En raison de divers impératifs, c'est en train que je rentre ensuite à Roulans depuis Mulhouse. Chose incroyable, sur le quai à Belfort (changement de train), je croise par hasard Patrick Rebmann, cycliste voyageur strasbourgeois en correspondance, également de retour d'un parcours à vélo entre Strasbourg et Lyon, qui me suit et met des commentaires sympa sur Facebook depuis de nombreuses années, et qui m'avait acheté un livre dédicacé par correspondance il y a quelques semaines. On ne s'était jamais rencontré. J'arrive à Roulans, où je campe la nuit sur le terrain de la maison parentale qui sera vendue ce vendredi 17 juillet à 14h30. Ma tentative de rachat au même prix que l'acheteur a échoué, ce qui m'a beaucoup affecté ces derniers temps, et l'été ne s'annonce pas plus gai. Après avoir effectué un cercle de 100 kilomètres autour de Roulans, j'ai pensé qu'il serait intéressant de poursuivre avec un carré de 100 kilomètres de côté, ou mieux, en dessinant une spirale de Fibonnacci sur la carte de Franche-Comté, de France puis d'Europe. Mais il faut se rendre à l'évidence : si je veux avoir un jour une chance d'avoir une autre opportunité d'acquérir une grande maison bien située avec un grand terrain et une belle vue, dans un village tous services où je serai bien et à proximité d'une grande ville, je dois aujourd'hui voyager moins et travailler plus. Comme l'été dernier, je considère que l'aventure en France peut moins m'apporter que l'aventure entrepreneuriale. C'est pourquoi il n'y aura sans doute plus trop d'articles sur ce blog dans les prochains temps. Alors, bon été à tous les lecteurs et lectrices !

Etape 1114. Dijon – Saint Germain du bois. 90 kms
Etape 1115. Saint Germain du bois – Saint Laurent en Grandvaux. 78 kms
Etape 1116. Saint Laurent en Grandvaux – Lausanne. 82 kms
Etape 1117. Lausanne – Montecu. 62 kms
Etape 1118. Montecu – Berne. 45 kms
Etape 1119. Berne – Delemont. 85 kms
Etape 1120. Delemont – Mulhouse. 76 kms


Retrouvez ci dessous quelques unes de mes petites stories Instagram du Cambodge jusqu'à la Suisse



[EN]
It is always important to finish the things that have started. On June 30, I hit the road from Dijon to finish the 100 km circle around Roulans started from May 27 to June 2. I first followed the route of the great wines of Burgundy, and passed by Nuits Saint-Georges, a charming little town 92 km from Roulans, a town shaped over the centuries in the prosperity of the viticultural activity, and also the birthplace of the Gouachon family. A Spanish officer lived in Nuits before 1618. He had a child, Toussaint Gochon, around 1636, who had a son, Edme Gochon, in 1671 (spelled Edme GAUCHON then GOUACHON at the birth of his son and then at his death). Edme lived in a neighboring town, in Agencourt, where he met Estiennette Girard during the grape harvest in the village. Their descendants were François Gouachon (1715) then Julien (1751) then Bénigne (1781) then Pierre (1807) then Jacques (1843) then Auguste (1877) then Michel (1928) and finally my father Gérard Gouachon (1953) and I. After this start of the journey in the Burgundy vineyards, I cross the Bresse jurassienne, bivouac in the forest of Saint-Germain du Bois and continue towards Lons-le-Saunier on a surprising cycle track, then towards the ski resort of Les Rousses after beautiful climbs. The efforts are rewarded with a great descent to Lake Geneva, and I then drive under the blue sky on small paths through the Swiss vineyards which overlook the lake near Nyon, all with the view of the Alps in the background. Landscapes not bad at all! I then stop in Lausanne with my cousin Samjhana and her husband Luis. As Samjhana celebrates her birthday (25 years) two days later with her friends, I am invited to stay. When there is a party at their place, it is great! An animator-decorator, a singer and a guitarist are present for a magnificent private concert. Coincidences, I find a person from my bank who had attended as an intern in the implementation of the payment system by credit card on my math site during a professional meeting in Besançon, and Alisson, to whom I had given tennis lessons in Roulans and who now lives in Lausanne. A memorable festive stop, before continuing in the sumptuous Switzerland which still amazes me, with the beautiful countryside and always the snow-capped Alps which emerge in the background of the landscapes. I then pass near Gruyères, a town famous for the cheese, but i think the cheese of my region is better. I go straight to Friborg, where I admire the cathedral, then Bern, which is certainly the most beautiful city in Switzerland and one of the most beautiful in Europe. After a steep climb, I spend the afternoon in the rose garden, with a clear view of the city, the cathedral, the powerful Aar river which flows from the Alps to the Rhine with a beautiful color, the hills around, and the statue of Albert Einstein, again him, whose route I had already crossed in northern Germany, then at Princeton and at Ulm. The bench near the statue is an ideal place to meditate and resume my research on space and time. As often during such research, I struggle and the difficulties in finding a better theory than his do not even make smile this young Einstein, who worked in the city and formulated his famous theory of relativity there. I stay a second night at the Berne campsite, tour the sumptuous city center the next day, then continue the circle towards Soleure, another pretty town 95 km from Roulans, which I had never heard of before. I cross the Aare again, then attack a terrible climb of 7 km at 11% with passages at 22%, under a blazing sun, to cross the Weissenstein pass at 1250 meters above sea level (summit of the mountain at 1400 m) , highest peak in the eastern Jura. The view is impressive over Switzerland and the whole chain of the Alps in the background. A very nice reward! I go down to the other side and spend the night at the Delémont campsite, then make a final step to return to Mulhouse and complete the circle, on a very hilly course. Due to various imperatives, it is by train that I then return to Roulans from Mulhouse. Incredible thing, on the platform in Belfort (change of train), I come across Patrick Rebmann, cyclist traveler from Strasbourg, also back from a bicycle route between Strasbourg and Lyon, who follows me and puts nice comments on Facebook for many years, and who bought me an autographed book by mail a few weeks ago. We had never met. I arrive at Roulans, where I camp overnight on the grounds of the parental house which will be sold tomorrow Friday July 17 at 2:30 p.m. My attempt to buy back at the same price as the buyer failed, which has affected me a lot lately, and the summer does not look more cheerful. After having made a circle of 100 kilometers around Roulans, I thought it would be interesting to continue with a square of 100 kilometers on the side, or better, by drawing a spiral of Fibonnacci on the map of Franche-Comté, France then Europe. But you have to face the obvious: if I want to one day have a chance of having another opportunity to acquire a large house well located with a large plot and a beautiful view, in a village with all services where I will be well and near a big city, today I have to travel less and work more. Like last summer, I consider that adventure in France can bring me less than entrepreneurial adventure. This is why there will probably not be too many articles on this blog in the coming times. So, good summer to all readers!

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Article du Jeudi 11 juin 2020

08h07 - Etapes 1107-1113. Roulans - Dijon (537 kilomètres)

[FR]
Après la période de confinement dans la maison vide de mes parents, j'ai repris le chemin du nomadisme à vélo aux premiers jours de beau temps de la période de déconfinement, avec pour objectif de réaliser un tour circulaire de 100 kilomètres de rayon autour de mon village, distance d'éloignement maximale autorisée. J'ai d'abord pris la direction de la frontière suisse que j'ai longée, après un premier bivouac à la cascade du Val à Pierrontaine-les-Varans, en m'abreuvant et faisant ma toilette dans l'eau du petit ruisseau. Puis j'ai traversé le territoire de Belfort et la ville de Mulhouse (à 96 kilomètres de Roulans). Les campings étant fermés, j'ai dormi plusieurs soirs de suite dans la forêt. Ce n'est pas gênant car les forêts françaises sont parmi les meilleures du monde : entretenues, sans ours ni singes, parfaites ! Dans la première forêt après Mulhouse, à 3 heures du matin, j'ai toutefois été réveillé par l'impressionnant mugissement d'un cerf à quelques mètres de ma tente. Ce fut magnifique, tout comme les réponses de ses compères à d'autre endroits de la forêt. J'ai ensuite gravi les pentes du Grand Ballon d'Alsace, point culminant du massif des Vosges (à 93 kilomètres). Après 3 jours de route, j'avais déjà retrouvé une bonne forme, ainsi que l'ivresse du voyage et de l'aventure. C'est donc sans difficulté que j'ai soufflé dans le Grand Ballon et atteins le sommet à 1325 mètres d'altitude. Test positif, mais vous pouvez continuer ! Je fus toutefois attristé par la vue de forêts d'arbres morts, avec les feuilles brunes encore dessus, probable conséquence de la sécheresse de l'été dernier et du réchauffement climatique. Puis j'ai continué ma progression en direction d'Epinal, ville située à 97 kilomètres. Après 4 jours sans douche, j'ai fait une halte en milieu d'étape chez Vincent et Stéphanie du réseau warmshowers, qui m'ont offert une douche (une "warm shower") et m'ont laissé remplir mes bidons d'eau. Nous avons discuté autour d'un café. Coïncidences : Vincent et Stéphanie ont été hébergés chez les mêmes hôtes que moi à Brême, et Vincent est un utilisateur régulier de mon site Internet "comprendre les maths" ! J'ai ensuite poursuivi dans le grand parc du château d'Épinal, puis j'ai roulé 50 kilomètres supplémentaires en direction de Vittel. Depuis le départ, tout en voyageant, j'étudiais les fleurs sauvages du bord de la route, avec l'aide de l'application Android Plantnet. Après Epinal, une plante haute avec de multiples fleurs violettes a particulièrement retenu mon attention. En plus d'être la plus jolie de toutes, son nom m'est familier : c'est une digitale. Mais une digitale qui a les pieds enracinés dans le sol. En tant que digital nomade, j'éprouve de la compassion pour cette digitale sédentaire. Être digitale et ne pas pouvoir bouger, ça doit être terrible ! J'essaie de lui dire que le monde est beau, je la quitte et atteint les environs de Vittel (à 98 kms). 3 kilomètres avant la ville, je trouve un endroit pour camper dans une sorte de sous-bois avec des arbres épineux éparses, décorés de nombreuses toiles et de cocons de chenilles. Je termine de monter ma tente, je mange une tartine de pain, j'avale, ça fait mal en descendant, j'avale le reste, ça fait encore plus mal, puis j'ai des difficultés à respirer. C'est un problème récurrent depuis 9 mois en mangeant du pain et ça finit généralement par passer. Mais cette fois, les choses se compliquent! Je bois une gorgée d'eau et je me retrouve dans l'impossibilité totale de respirer !!! Je parcours une vingtaine de mètres en direction de la route encore lointaine pour chercher de l'assistance. Je commence à m'asphyxier... Je me vois m'effondrer et mourir bêtement dans ces herbes... C'est en me débattant avec force que je parviens tout de même à hurler violemment plusieurs fois, ce qui débloque la gorge et me donne de l'air, et provoquera des douleurs et enflements de la gorge dans les jours suivants. Malgré les 100 kilomètres de la journée, je zappe le repas du soir et le petit-déjeuner. Au petit matin de ce lundi férié, je vais à Vittel pour me refaire une santé en buvant l'eau réputée de la ville. Je téléphone à un médecin, mais tout comme sa collège bisontine consultée quelques mois plus tôt ("fausses routes"), ou la secrétaire régulatrice et trieuse (tueuse?) du cabinet médical de Roulans quelques semaines plus tôt ("gorge iritée"), il botte en touche ("remontées acides") et me dit que ce n'est pas grave. Il me coupe la parole impoliment plusieurs fois et ne me laisse pas le temps de lui expliquer ce qui m'est arrivé. "Si aujourd'hui vous allez bien, vous pouvez continuer !". Je continue donc et me rends dans le parc des thermes de Vittel où un espace "grande source" figure sur la carte, afin de m'abreuver de bonne eau pour retrouver la santé. Mais je ne trouve aucun point d'eau dans le parc. On m'informe que le point d'eau est ailleurs, près du centre-ville. Je m'y rends. Tandis que je remplis mes bouteilles, j'interroge un homme âgé qui remplit ses bouteilles sur le deuxième robinet à côté de moi. "Bonjour Monsieur, dites, l'eau de ces robinets, c'est bien la même que celle qui est dans les bouteilles de Vittel ?". "Oui, mais attention, ici, c'est de l'eau "Bonne Source", elle est pompée dans de la nappe phréatique et est peu minéralisée. Il ne faut pas la confondre avec l'eau "Grande Source" qui provient de la source historique et qui, elle, est très minéralisée. Mais attention, Nestlé Waters mettent cette eau en bouteille aussi! Autrefois, nous allions dans le parc pour remplir nos bouteilles avec de l'eau "Grande Source", mais maintenant ce n'est plus possible." Nestlé Waters? Cela me rappelle quelque chose. Cette marque figurait sur toutes les bouteilles d'eau minérale que j'achetais au Canada, et qui était systèmatiquement traitée par "reverse osmosis", filtration et autre. En raison de la difficulté à trouver des endroits pour remplir mes gourdes, j'achetais souvent de l'eau en bouteille et était frustré de ne jamais trouver d'eau minérale naturelle non traitée. "Je connais bien le problème canadien" rajoute le monsieur. Des gens du Québec et de l'Ontario sont venu récemment ici pour intervenir lors d'une conférence. Là-bas, ils pompent l'eau des nappes phréatiques et la transportent en camion dans les usines de traitement et d'embouteillage avant de la commercialiser et de la faire payer aux habitants lorsqu'ils font leurs courses". "Au Canada comme en France, les politiques sont impuissants, car Nestlé emploie 2000 personnes ici, et ils font du chantage à l'emploi". La réglementation française est clairement trompeuse en laissant croire aux consommateurs que l'eau provient d'une source, alors qu'elle est pompée en profondeur puis très probablement traitée comme au Canada à cause des déchets humains qui se trouvent dans le sous-sol, et peut-être minéralisée ensuite pour ressembler à l'eau de Vittel historique. Les caméras de "Pièces à conviction" sur France 3 qui sont venues ici tout récemment n'ont d'ailleurs pas eu le droit de filmer les lignes de production. Mes bouteilles d'eau de "source" "Bonne Source" (mon cul) arrachée aux profondeurs de la terre remplies, je me dirige ensuite vers la pâtisserie "Au péché mignon" du centre ville. "Bon, puisque je suis encore vivant, je vais aller dévaliser une pâtisserie!". J'achète une grosse part de tarte à la mirabelle, une énorme part de tarte à la rhubarbe, un chausson aux champignons des bois et autres délices, et un croissant aux amandes et chocolat. Je fais ensuite route vers Langres. Je flâne dans cette belle petite ville fortifiée (à 92 kms) située en haut d'une colline, puis je me dirige vers Dijon (à 92 kms), où je suis hébergé chez Basile (trésorier du club de tennis que je présidais), Nathalie, leurs enfants et l'oncle de Nathalie. Nathalie doit se rendre à Pouligney (3 kms de Roulans) le lendemain. Comme la météo se gâte, et que je dois voir rapidement un médecin à Roulans, j'embarque avec elle pour boucler cette petite boucle par l'autoroute et je me retrouve dans la maison de mes parents. Le bilan de ces quelques étapes près de chez moi est très positif, hormis ce souci de santé bien sur. La découverte de la flore locale sauvage, l'écoute d'un cerf à quelques mètres de ma tente en pleine nuit, la découverte de jolies villes à moins de 100 kilomètres, et des rencontres ou retrouvailles sympathiques. Il y a eu surtout la satisfaction d'avoir utilisé intensément tous les jours pendant 7 jours mon ordinateur, ma tablette, mon téléphone et mon enceinte bluetooth en parfaite autonomie sans jamais me connecter sur des prises électriques. L'énergie solaire, et dans une moindre mesure celle de la dynamo, m'ont en effet fourni suffisamment d'énergie pour me passer totalement des prises. Une autonomie énergétique recherchée depuis de nombreuses années et désormais rendue possible principalement par la nouvelle technologie de recharge des ordinateurs par câbles USB-C. Un pas de plus vers un sentiment de liberté totale.

Etape 1107. Roulans – Pierronfaine-Les-Varans. 52 kms
Etape 1108. Pierronfaine-Les-Varans – Audincourt. 80 kms
Etape 1109. Audincourt – Richwiller. 67 kms
Etape 1110. Richwiller – Cornimont. 75 kms
Etape 1111. Cornimont – Vittel. 106 kms
Etape 1112. Vittel – Orbigny-au-mont. 76 kms
Etape 1113. Orbigny-au-mont – Dijon. 81 kms


[EN]
After lockdown in the empty house of my parents, I went back on the road in the first days of nice weather, with the idea of ​​doing a circular tour of 100 kilometers in radius around the village of Roulans, maximum distance allowed. I first took the direction of the Swiss border which I followed, after a first bivouac at the Val waterfall in Pierrontaine-les-Varans, by drinking and washing in the water of the stream. Then I crossed the territory of Belfort and the city of Mulhouse (96 kilometers from my place of temporary residence). The campsites being closed, I slept several evenings in a row in the forest. The French forests are among the best in the world: maintained, without bears and without monkeys: perfect! In the first forest after Mulhouse, at 3 am, however, I was awakened by the roar of a deer a few meters from my tent! It was impressive, as were the responses of his colleagues. I then climbed the slopes of the great Alsace balloon, the highest point in the Vosges montains (93 km). After 3 days on the road, I had already found good form, as well as the exhilaration of travel and adventure. So it was without difficulty that I blew into the big balloon and reached the summit at 1325 meters above sea level. Positive test, but let's continue! I was saddened, however, by the sight of forests of dead trees, with the brown leaves still on them, probably a consequence of the drought last summer and climate change. Then I continued my progress towards Epinal (97 km). After 4 days without a shower, I stopped in the middle of the stage with Vincent and Stéphanie from the warmshowers network, who offered me a shower and let me fill my water cans. We chatted over coffee. Coincidences: Vincent and Stéphanie were hosted by the same hosts as me in Bremen, Germany, and Vincent is a regular user of my "understand math" website! I then continued in the large park of the castle of Épinal, then I drove an additional 50 kilometers in the direction of Vittel. I continued the roadside wildflower study started a few days earlier, with the help of the Plantnet Android app. A tall plant with multiple purple flowers caught my attention. In addition to being the prettiest of all, her name is familiar to me: it is a digital. But a digital that has its feet rooted in the ground. As a digital nomad, I feel compassion for this sedentary digital. Being digital and not being able to move, it must be terrible! I try to tell her that the world is beautiful, I leave her and reach the surroundings of Vittel (98 kms). 3 kilometers before the city, I find a place to camp in a sort of undergrowth with scattered thorny trees, decorated with many canvases and cocoons of caterpillars. I finish setting up my tent, I eat a slice of bread, I swallow, it hurts when I go down, I swallow the rest, it hurts even more, then I have difficulty breathing. It's been a recurring problem for 9 months while eating bread and it usually ends up well. But this time, things get complicated! I take a sip of water and find myself completely unable to breathe! I then travel about twenty meters towards the still distant road to seek assistance ... I begin to suffocate ... I see myself collapsing and dying stupidly in these grasses. It is by struggling with strength that I then manage to scream violently several times, which unblocks the throat and gives me air, and will cause pain and swelling in the throat in the following days. Despite the 100 kilometers of the day, I skip the evening meal and the breakfast. On this holiday Monday, I go to Vittel in the early morning to get my health back by drinking the famous water of the city. I call a doctor, but just like his bisontine college consulted a few months earlier ("false routes"), or the regulatory secretary of the medical office of Roulans a few weeks earlier ("irritated throat"), he kicks in touch (" acid lifts ") and tells me it's okay. He ruthlessly cuts me off several times and does not give me time to explain what happened to me until the end. "If today you are well, you can continue!". I therefore continue and head towards the thermal baths of Vittel where a "large spring" space appears on the map, in order to drink good water to regain health. I can't find any water point in the huge term park. I am informed that the water point is elsewhere, near the city center. I'm going there. As I fill my bottles, I question an elderly man who is filling his bottles on the second tap next to me. "Hello sir, say, is tap water the same as the one in Vittel bottles?" "Yes, but beware, this is" Good Source "water, it is pumped from the water table and is not very mineralized. It should not be confused with the" Great Source "water which comes from the historic source, which is very mineralized. But beware, Nestlé Waters bottle this water too! Formerly, we used to go to the park to fill our bottles with "Grande Source" water, but now this isn’t is no longer possible. " Nestlé Waters? It reminds me of something. This mark appeared on the bottles of mineral water which I bought in Canada, and which was systematically treated by "reverse osmosis", filtration and other. Due to the difficulty of finding places to fill my bottles, I often bought bottled water in stores and was frustrated never to find untreated natural mineral water. "I know the Canadian problem well" adds the gentleman. People from Quebec and Ontario recently came here to speak at a conference. There, they pump water from the groundwater and transport it by truck to the treatment and bottling plants before marketing it and making residents pay for it when they shop. " The policiticians are impotent, because Nestlé employs 2000 people here, and they blackmail with employment ". Suddenly, the French regulations are clearly misleading by letting consumers believe that water comes from a source, then that it is pumped deep and then most probably treated as in Canada because of the human waste that is in the basement, and perhaps mineralized thereafter to resemble the water of historic Vittel. The cameras of french television which came here very recently where not alowed to film the production lines, one wonders why. My bottles of "source" water "Good Source" (my ass) torn from the depths of the earth filled, I then head to the pastry shop in the city center. "Well, since I'm still alive, I'm going to rob a pastry shop!". I buy a big part of mirabelle plum pie, a huge part of rhubarb pie, a turnover with wild mushrooms and other delicacies, and an almond and chocolate croissant. I then drive to Langres. I stroll in this beautiful fortified little town (92 kms) located at the top of a hill, then I head towards Dijon (92 kms), where I am hosted by Basile (treasurer of the tennis club that I chaired), Nathalie, their children and Nathalie's uncle. Nathalie must go to Pouligney, 3km from home, the next day. As the weather is getting worse, and I need to quickly see a doctor in Roulans, I go with her to complete this little loop by the highway and I find myself in my parents' house. The results of these few steps near my home are very positive, apart from this health concern of course. The discovery of the local wild flora, listening to a deer a few meters from my tent in the middle of the night, the discovery of beautiful cities within 100 km, and nice meetings or reunions. There was especially the satisfaction of having used my computer, my tablet, my phone and my bluetooth speaker intensively every day for 7 days without ever connecting to electrical outlets. Solar energy, and to a lesser extent that of dynamo, have indeed provided me with enough energy to do without plugs completely. Energy autonomy sought after for many years and now made possible mainly by the new technology for recharging computers using USB-C cables. One more step towards a feeling of total freedom.

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Article du Mercredi 8 avril 2020

13h46 - Etapes 1099-1106. Siem Riep - Roulans (771 kilomètres)

[FR] (in english below)
Les temples d'Angkor sont un lieu fascinant. Espacés d'un ou deux kilomètres les uns des autres sur une superficie d'environ 6×6 km², ils sont très grands et possèdent de nombreuses caractéristiques, comme ces éléphants ou lions en pierre, ou ces sortes de hautes cheminées dans lesquelles des feux étaient probablement entretenus. Le plus grand des temples est immense et contient des fresques de pierre taillée qui s'étendent sur des dizaines de mètres de long, représentant principalement des scènes de combat à la lance et au cheval qui ne sont pas sans rappeler les scènes de la tapisserie de Bayeux qui est de la même époque. Il faut beaucoup d'imagination pour tenter de se représenter les scènes de vie qui se déroulaient dans cette cité, mais cela devait être magnifique. Rongés par le temps et l'érosion, certains temples sont couverts par la végétation, donnant un côté mystique à l'endroit, et matière à réfléchir sur la décadence d'une civilisation, son effacement, sur le renouvellement des choses et sur la force et la puissance de la nature et de la vie. Quelque soit la grandeur d'une civilisation, quelque soient ses victoires, ses conquêtes, ses rois, ses dieux, sa magnificence, son influence, sa prospérité, sa gloire, la taille de ses monuments, le rayonnement de sa culture, de ses savoirs faire, quelque soit la beauté de ses chants, danses, vêtements ou le raffinement de sa cuisine, sa puissance s'effacera toujours devant celle de la nature. Une réflexion universelle, mais aussi d'actualité, à l'heure où ces temples étaient désertés par des touristes confinés, pour beaucoup, dans leur pays d'origine. Au troisième millénaire, notre immense et riche civilisation mondialisée, ultra développée, sophistiquée, croulant sous l'abondance de biens, de nourriture et de technologies, tremble devant un virus de 125 nanomètres de long. Malgré la pandémie devenue mondiale, et la fermeture soudaine pour des raisons sanitaires de la frontière du Viêtnam vers laquelle je faisais route, bien que prudent, j'étais de mon côté, encore loin de trembler. "Ce n'est pas bien grave !". "Je vais plutôt aller au Laos... De là, je demanderai un visa touristique de deux mois pour entrer en Thaïlande, retournerai visiter longuement ce pays, et demanderai depuis Bangkok un visa touristique de 6 mois pour l'Australie". Je me voyais déjà rouler l'hiver austral de Darwin à Melbourne en passant par Perth, dormant tous les soirs en sécurité à des dizaines de kilomètres de toute présence humaine, tandis que dans le même temps, une partie du monde serait décimée par cette terrible pandémie. Et même si ce visa de 6 mois ne m'était pas accordé, ou que les frontières australiennes eussent fermé entre temps, ça n'aurait pas été bien grave non plus ! Dans ce cas extrême, je me serais alors réfugié dans les territoires français de Nouvelle-Calédonie ou de Polynésie, le temps de laisser passer cette crise planétaire. En éternel doux rêveur, je me voyais déjà bosser mon site de maths depuis des plages paradisiaques de sable blanc et fin, devant des eaux limpides et turquoises, à Bora-Bora ou à Tahiti, sous une température de 32°C mais avec une petite brise fraîche venue de l'océan. Attirées par la pancarte "WORLD TOUR" de mon vélo, des superbes filles en maillot de bain seraient alors venues me voir, et je leur aurais raconté mes histoires de tour du monde, un grand verre de cocktail tropical à la main... Bref, il n'y avait rien de trop inquiétant dans cette dramatique situation mondiale pour la poursuite de ce voyage et de ce chouette mode de vie...Après les temples d'Angkor, j'ai donc poursuivi ma route vers l'est, en pédalant dans une grande insouciance des problèmes du monde actuel, saluant de la main les piétons, disant bonjour avec des grands sourires aux enfants du bord de la route, ou plutôt en leur répondant car le plus souvent ils étaient les premiers à dégainer le salut et l'immense et magnifique sourire, mangeant chaque jour des kilos et des kilos de succulents fruits tropicaux, m'invitant avec curiosité dans une soirée de mariage, assistant au magnifique concert du mariage, me faisant inviter par des invités à une table et offrir une bière avant d'être viré par des policiers 2 minutes plus tard, et reprenant alors le lendemain la route en me dirigeant vers la capitale Phnom Penh du pays. À l'approche de la capitale, toutefois, le ciel s'est assombri. L'Australie a brusquement fermé ses frontières, et la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie ont fermé leur accès aux non-résidents. J'ai pris un petit coup derrière la tête. Depuis quelques mois, je voyageais un peu dans un grand couloir avec des portes qui se fermaient de partout : celle de la Chine d'abord, puis celle de la Corée du Sud, du Japon, et des Jeux olympiques de Tokyo ensuite, mais comme le monde est grand, il y avait toujours de nombreuses portes ouvertes. Désormais, avec la fermeture de ces nouvelles portes, ainsi que celle du Laos à quelques jours d'intervalle, les choses se compliquent sérieusement. Lorsque j'arrive à Phnom Penh, il n'y a plus qu'une solution : retourner immédiatement en Thaïlande, d'où je pourrai poursuivre le voyage pendant quelques semaines ou rentrer facilement en France par l'un des nombreux vols low-costs en cas de trop grand risque de contamination par le virus. Mais le ciel s'obscurcit encore : la Thaïlande a changé ses règles d'entrée la veille. Désormais, il faut une attestation médicale de moins de 3 jours attestant de l'absence de symptômes du coronavirus, ainsi qu'une attestation d'assurance pour entrer. Je souscris donc pour la première fois de ma vie une assurance santé voyage, pour un mois, obtiens l'attestation, puis deux heures plus tard, j'obtiens l'attestation médicale après examen auprès du docteur Garen, médecin référant de l'ambassade de France. Bien renseigné, il m'indique que ce ne sera toutefois pas suffisant pour embarquer pour la Thaïlande, car, nouveauté du jour, il faut désormais en plus de tout cela un test de dépistage négatif au coronavirus, que le Cambodge ne fait pas aux personnes qui se portent bien... De plus, le test du Cambodge ne serait pas reconnu par la Thaïlande ! Il me fait quand même l'attestation, car peut-être que par la route, cela peut encore passer sans ce test... Muni de tous les documents, je me dirige ensuite vers l'ambassade de Thaïlande pour m'assurer que je pourrai bien passer la frontière terrestre, après trois jours de vélo depuis Phnom Penh. Mais l'ambassade est exceptionnellement fermée, et un mot à l'entrée précise que toutes les frontières terrestres avec le Cambodge sont fermées depuis ce jour, qu'il faut effectivement un test négatif du coronavirus pour entrer par avion, ce que personne au Cambodge ne peut fournir, et de plus, l'attestation d'assurance doit également mentionner la prise en compte de l'épidémie de coronavirus, et la mienne souscrite tôt le matin ne le mentionne pas. En cherchant plus d'infos, j'apprends que le nombre de cas de malades à Bangkok a explosé la veille, et certaines voix demandent déjà le confinement de la capitale...C'est mort pour la Thaïlande. Sans autre porte de sortie, et avec un visa touristique limité au Cambodge, dans un pays pauvre aux faibles moyens médicaux, c'est fini pour continuer le voyage. On me vient de me claquer la dernière porte au nez! Je suis pris au piège... Fait comme un rat au bout du couloir. P@t@@n, merde!!! Le voyage s'arrête déjà, et c'est un coup dur après une année 2019 déjà parfaitement nulle, et alors que je pensais enfin être reparti au long cours pour vivre mes rêves...Il n'y a plus de vols commerciaux disponibles vers la France, je suis les recommandations de l'ambassade de France, attends quelques jours dans un hôtel de la capitale, avant d'être choisi pour être rapatrié dans un Airbus A380 affrété par la France, en compagnie de 412 compatriotes, et avec une facture de 450 euros à payer au trésor public avant l'été. Arrivé à 6 heures du matin à l'aéroport de Roissy près de Paris, dans une France en confinement, il n'y a pas de TGV pour Besançon ni ce jour ni les jours suivants. Il est également déjà trop tard pour espérer attraper le TER pour Laroche-Migennes en Bourgogne qui part en gare de Bercy à 8 h. Quant à la dernière option TER, qui part le soir pour Troyes, j'arriverai certainement avant lui si je pars à vélo, ce qui sera moins dangereux pour moi et pour les autres, et me fera économiser les 30 euros du billet de train. Muni d'une autorisation datée de la police nationale à l'aéroport m'autorisant à rejoindre mon domicile, mais dont je ne connais pas la date limite de validité, j'entame donc le trajet à vélo vers Besançon, en allant le plus vite possible pour ne pas prendre d'amende après avoir passé trop de temps sur la route... De passage à Troyes, il n'y a aucun TER qui part dans la journée ou le jour suivant, ni pour Dijon, ni pour Chaumont au autre... Je dois vraiment tout faire à vélo ! La météo se gâte, la troisième étape se fait dans des conditions éprouvantes sous la pluie et la neige... Le choc thermique d'être passé de 36°C à l'embarquement de l'avion, à 1°C à la sortie, s'ajoute aux 6 heures de décalage horaire, à la nuit blanche dans l'avion, aux 3 étapes consécutives de 130 kilomètres chacune, aux deux nuits de mauvais sommeil dans la nature dans le froid sans équipement adapté, et enfin à cette dernière étape dans des conditions hivernales. C'est exténué que j'arrive à Besançon chez ma sœur, seulement deux jours après avoir atterri à Roissy. J'y passe la nuit, récupère des vêtements chauds et une casserole pour aller vivre mon confinement forcé à l'isolement dans la maison en vente et parfaitement vide de mes parents, mon appartement étant loué et ne souhaitant pas être hébergé dans la famille à Dole de peur d'être contaminé ou de contaminer les oncles et tantes âgés. Trop chargé pour faire des courses importantes, je dois refaire un aller-retour vers Besançon depuis Roulans dans la soirée, mais le supermarché Carrefour ferme plus tôt que d'habitude, je ne peux pas entrer dedans et je fais l'aller-retour à Besançon pour rien! Je referai un aller-retour le lendemain, puis un autre à Baume-Les-Dames le jour suivant pour compléter. Débute alors une période d'attente de réouverture des frontières pour pouvoir poursuivre cette aventure au long cours, décidément bien bouleversée depuis de nombreux mois maintenant !

Etape 1099. Siem Reap – Stoung. 99 kms.
Etape 1100. Stoun – Tang Krasang. 78 kms.
Etape 1101. Tang Krasang – Skun. 66 kms.
Etape 1102. Skun – Phnom Pehn. 82 kms.
Etape 1103. Aéroport Paris Roissy CDG – Avon-La-Pèze. 122 kms
Etape 1104. Avon-La-Pèze – Rouvres-sur-Aube. 139 kms
Etape 1105. Rouvres-sur-Aube – Besançon. 130 kms
Etape 1106. Besançon-Roulans-Besançon-Roulans. 55 kms


Vous trouverez ci-dessous deux petites vidéos amateur d'une et 3 minutes à propos de ces dernières semaines. Pardon d'avance pour les torticolis, peut-être devriez vous les regarder depuis un smartphone et tourner l'écran.


Thailande



Cambodge et France



[EN]
The temples of Angkor are a fascinating place. Spaced one or two kilometers from each other over an area of ​​about 6 × 6 km², they are very large and have many characteristics, such as these elephants or stone lions, or these kinds of tall chimneys in which fires were probably maintained. The largest of the temples is immense and contains frescoes of cut stone that extend over tens of meters long, mainly representing scenes of combat with spears and horses. It takes a lot of imagination to try to imagine the scenes of life taking place in this city, but it had to be magnificent. Consumed by time and erosion, some temples are covered by vegetation, giving a mystical side to the place, and food for thought on the decadence of a civilization, its erasure, on the renewal of things and on the strength and the power of nature and life. Whatever the size of a civilization, whatever its victories, its conquests, its kings, its gods, its magnificence, its influence, its prosperity, its glory, the size of its monuments, the influence of its culture, of its knowledge make, whatever the beauty of its songs, dances, clothes or the refinement of its cuisine, its power will always fade in front of that of nature. A universal thought, but also of topicality, at a time when these temples were deserted by tourists confined, for many, to their country of origin. In the third millennium, our immense and rich globalized civilization, ultra developed, sophisticated, crumbling under the abundance of goods, food and technologies, trembles because of a virus of 125 nanometers long. Despite the pandemic that had become global, and the sudden closure for health reasons of the Vietnam border towards which I was traveling, although cautious, I was, still far from trembling. "It doesn't matter !". "I will rather go to Laos ... From there, I will ask for a two month tourist visa to enter Thailand, will return to visit this country for a long time, and will ask for a 6 month tourist visa to Australia from Bangkok". I could already see myself driving the southern winter from Darwin to Melbourne via Perth, sleeping every night safely, tens of kilometers from all human presence, while at the same time, part of the world would be decimated by this terrible pandemic. And even if this 6 month visa was not granted to me, it would not have been a problem either! In this case, I would then have taken refuge in the French territories of New Caledonia or Polynesia, the time to let pass this planetary crisis. As an eternal sweet dreamer, I already saw myself working my math site from paradisiacal beaches of fine white sand, in front of crystal clear and turquoise waters, in Bora-Bora or in Tahiti. Attracted by the "WORLD TOUR" sign on my bike, superb girls in swimsuits would have come to see me, and I would have told them my stories of round the world, a large glass of tropical cocktail in hand ... In short, there was nothing too worrying for the continuation of this journey and way of life in all this situation ... After the temples of Angkor, I thus continued my road towards the east, by pedaling in a great carelessness of the problems of the current world, greeting pedestrians, saying hello with big smiles to the children by the road, or rather by answering them because more often than not they were the first to draw the salvation and the immense and wonderful smile, eating kilos and kilos of succulent tropical fruits every day, inviting myself with curiosity to a wedding evening, attending the magnificent wedding concert, being invited by guests to a table and offering a beer before beeing forced out by two policens 2 minutes later, and then hit the road the next day heading towards the capital Phnom Penh of the country. As we approach the capital, however, the sky has darkened. Australia abruptly closed its borders, and Polynesia and New Caledonia closed their access to non-residents. I took a little hit behind the head. For the past few months, I have been traveling a bit in a large hallway with doors that closed everywhere: that of China first, then that of South Korea, Japan, and then the Tokyo Olympics, but because the world is big, there were always many doors open. Now, with the closure of these new doors, as well as that of Laos a few days apart, things are getting seriously complicated. When I arrive in Phnom Penh, there is only one solution: return immediately to Thailand, from where I can continue the trip for a few weeks or easily return to France by one of the many low-cost flights, in the case of too great a risk of contamination by the virus. But the sky is still darkening: Thailand changed its entry rules the day before. From now on, you need a medical certificate of less than 3 days attesting to the absence of symptoms of the coronavirus, as well as an insurance certificate to enter. I therefore take out travel health insurance for the first time in my life, for a month, obtain the certificate, then two hours later, I obtain the medical certificate after examination with Doctor Garen, referring doctor of the embassy of France. Well informed, it indicates to me that it will not however be enough to embark for Thailand, because, novelty of the day, it is now necessary in addition to all this a negative screening test for coronavirus, which Cambodia does not do to people who are doing well ... In addition, the Cambodia test would not be recognized by Thailand! It still gives me the certificate, because maybe by the road, it can still pass without this test. With all the documents, I then head to the Thai embassy to make sure that I will be able to cross the land border, after three days of cycling from Phnom Penh. But the embassy is exceptionally closed, and a letter at the entrance specifies that all the land borders with Cambodia have been closed since that day, that it actually takes a negative coronavirus test to enter by plane, which no one in Cambodia cannot provide, and moreover, the insurance certificate must also mention the taking into account of the coronavirus epidemic, and mine does not mention it. By looking for more info, I learn that the number of cases of patients in Bangkok exploded the day before, and some voices are already asking for the confinement of the capital... It's dead for Thailand. With no other way out, and with a tourist visa limited to Cambodia, in a poor country with poor medical means, it's over to continue the journey. I take the last door in my face. I'm trapped ... Made like a rat at the end of the corridor. Fuck, shit !!! The trip already stops there for this year, and it's a big blow after a year already perfectly null 2019, and while I thought finally to have left in the long term to live my dreams in the long term ... There is no more commercial flights available to France, I follow the recommendations of the French Embassy, ​​wait a few days in a hotel in the capital, before being chosen to be repatriated in an Airbus A380 chartered by France, in company of 412 compatriots, and with a bill of 450 euros to be paid to the french public treasury before the summer. Arrived at 6 a.m. at Roissy airport near Paris, in a confined France, there is no TGV train for Besançon either this day or the following days. It is also already too late to hope to catch the TER regional train for Laroche-Migennes, which leaves at Bercy station at 8 a.m. As for the last TER regional train option, which leaves for Troyes in the evening, I will certainly arrive before him if I go by bike, which will be less dangerous for me and for others, and will save me 30 euros for the train ticket. With a dated authorization from the national police at the airport authorizing me to reach my home, but of which I do not know the expiry date, I therefore begin the journey by bike to Besançon, going faster possible not to take a fine after spending too much time on the road ... Passing through Troyes, there is no TER train leaving during the day or the next day, neither for Dijon, nor for Chaumont or other ... I really have to do everything by bike! The weather is getting worse, the third stage is done in the rain and snow ... The thermal shock of having gone from 36 ° C when boarding the plane, to 1 ° C at the exit, is added to the 6 hours of jet lag, the 3 consecutive stages of 130 kilometers each, the two nights of poor sleep in nature in the cold without suitable equipment, and finally to this last stage in winter conditions. It is exhausted that I arrive in Besançon at my sister's house, only two days after having landed in Roissy. I spend the night there, get warm clothes and a pan to go and experience my forced confinement in isolation in the house for sale and completely empty of my parents, my apartment being rented and not wishing to be accommodated in the family at Dole for fear of being contaminated or of contaminating older aunts and uncles. Too loaded to do major shopping, I have to go back and forth to Besançon from Roulans in the evening, but the Carrefour supermarket closes earlier than usual, I can't get in and I go back and forth to Besançon for nothing! I will go back and forth the next day, then another to Baume-Les-Dames the next day to complete. Then begins a waiting period to reopen the borders to be able to continue this long-term adventure, decidedly upset for many months now!

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Article du Dimanche 5 avril 2020

22h54 - Etapes 1092-1098. Bangkok – Siem Riep (596 kilomètres)

[FR] (in english below)
Le dimanche 1er mars 2020, j'ai repris la route à Bangkok, la capitale de la Thaïlande. Je me suis d'abord dirigé au nord-est vers le parc national de Khao Yai, qui est la plus vaste réserve naturelle thaïlandaise. Je l'ai atteint en deux jours, sous une météo ensoleillée et très chaude, ce qui m'a valu quelques coups de soleil. Afin de terminer les étapes avant midi, et d'éviter de rouler sous 40 °C, ce qui est très fatigant et désagréable, j'ai débuté les étapes vers 6 h 30 le matin. Pour finir la deuxième étape et arriver dans le parc national, j'ai eu droit à une belle montée de 30 kilomètres, avec le magnifique fonds sonore de la forêt tropicale qui grouille de vie, et en compagnie d'un groupe de cyclistes retraités locaux pendant quelques kilomètres. La forêt primaire qui couvre cette montagne s'étend sur environ 200 kilomètres de long pour 50 km de large. Elle est peuplée d'une faune et d'une flore très riches. J'ai notamment observé des singes, un éléphant sauvage, des biches, des porc-épiques, et un calao bicorne, un gros oiseau au long bec orange, emblématique du parc. Ces animaux ne furent pas difficiles à apercevoir ! À l'exception du Calao bicorne, croisé par hasard près de la route en repartant, il aura suffi de séjourner quelques jours sur le terrain de camping situé au milieu du parc national et de laisser venir ces animaux... Comme la chasse est interdite, ils n'ont pas peur des hommes, et s'approchent à la recherche de la nourriture. Ce sont d'abord les cerfs et les biches qui sont venues visiter ma tente lorsque j'avais le dos tourné. Une magnifique tente Exped Mira 3 à 450 euros. Ayant deviné qu'il y avait quelque chose de bon dedans, ils ont déchiré la toile et la moustiquaire avec leurs pattes, et se sont régalé avec mes deux kilos de succulent muesli délicatement préparé avant de partir, à base d'un mélange de tous les types de céréales, noix et fruits secs que l'on peut trouver au magasin Biocoop La Canopée de Besançon. Heureusement, ils n'ont pas pu accéder au dernier sac d'un kilo, qui se trouvait à l'extérieur, calé sous la lourde chaîne antivol dans le compartiment bas de la sacoche de cadre du vélo. Il me restait donc un kilo à économiser avant de devoir carburer au régime riz/poulet asiatique. C'était sans compter sur les singes ! Qui, eux, sont venus par surprise la nuit suivante... Ils n'ont pas eu de mal à retirer la chaîne avec leurs petites mains et se faire un festin. Ma tente en lambeaux, ma bonne nourriture disparue, je faisais une sieste près du bar du camping en songeant à comment aborder la suite, quand la gérante du bar est venue me voir et me dire : "Attention!!! Un éléphant!!!". Grand, beau, majestueux, le mastodonte avançait pas à pas sur la petite route intérieure du camping. Apparemment, c'est la première fois qu'un éléphant pénètre dans le camping, et c'est donc un événement. C'est probablement le manque d'eau et de fruits dans la nature en cette fin de période sèche qui l'amène à s'aventurer sur ces terres humaines, cela pour la plus grande joie campeurs qui ont pu l'observer! L'animal a d'abord coupé un arbuste à la force de la trompe, en a mangé les meilleures feuilles, puis s'est dirigé vers la terrasse du bar où s'était réfugié les touristes. Il y eut une petite scène de panique des touristes pris au piège, mais l'animal a ensuite simplement continué son chemin vers l'intérieur du camping. Il a secoué un manguier pour en faire tomber les fruits, avant de se déshydrater dans un étang. C'était magnifique à voir et ce furent des moments magiques. Mais je l'ai beaucoup moins admiré ensuite quand il a pris le chemin de ma tente ! Ou plutôt de ce qu'il en restait... Et de toutes mes affaires... Le pachyderme est passé à quelques mètres de mon campement et a fort heureusement poursuivi sa marche lourde et gracieuse sans faire de dégâts supplémentaires. Le soir tombé, c'est un porc-épique qui est entré dans le camping à la recherche de nourriture et s'est laissé approcher. J'en ai ensuite vu d'autres au bord de la route. Dans ce camping, j'ai également rencontré deux jeunes françaises, Faustina et Pauline, qui vadrouillent en Asie du Sud-est pendant quelques mois. Quand Faustina a appris que j'étais l'auteur du site internet "comprendre les maths", avec lequel elle et ses amies ont révisé le bac, elle m'a demandé un autographe ! Un peu gêné, je lui ai accordé un simple selfie. Je rencontre régulièrement en France et à l'étranger des utilisateurs de mon site de mathématiques et cela me fait toujours très plaisir de rencontrer mes "élèves" sur le terrain ! Le lendemain, nous avons passé tous les trois une agréable soirée cuisine/repas autour du feu de mon réchaud à bois. Après quelques randonnées dans la forêt tropicale, j'ai ensuite poursuivi la route en direction du Cambodge, toujours sous des chaleurs étouffantes, mais avec des étapes désormais parfaitement plates sur des routes de bonne qualité, et en avalant des kilos et des kilos de succulents fruits tropicaux (mangues et bananes principalement). Passé la frontière du Cambodge, j'ai alors atteint la ville de Siem Reap et j'ai visité pendant deux jours les temples d'Ankgor. Ce sont des impressionnants vestiges d'un vaste empire qui domina l'Asie du Sud-est pendant quelques siècles, aux alentours des années 1000-1400, et dont je vous parlerai plus longuement dans le prochain article. 

Etape 1092. Bangkok – Chachoengsao. 65 kms.
Etape 1093. Chachoengsao – Camping Lam Ta Khong. 105 kms.
Etape 1094. Camping Lam Ta Khong – Baanbuecchaakhun. 86 kms.
Etape 1095. Baanbuecchaakhun – Kabin Buri. 64 kms.
Etape 1096. Kabin Buri – Sa Kaeo. 78 kms.
Etape 1097. Sa Kaeo – Sisophon. 91 kms.
Etape 1098. Sisophon – Siem Reap. 107 kms.


[EN] On Sunday March 1, 2020, I hit the road in Bangkok, the capital of Thailand. I first headed northeast to Khao Yai National Park, which is the largest natural reserve in Thailand. I reached it in two days, in sunny and very hot weather, which caused me some sunburn. In order to finish the stages before noon, and to avoid driving under 40 ° C, which is very tiring and unpleasant, I started the stages around 6:30 in the morning. To finish the second stage and arrive in the national park, I took a beautiful climb of 30 kilometers, with the magnificent sound of the tropical forest, and in the company of a group of local retired cyclists for a few kilometers. The primary forest that covers this mountain stretches about 200 kilometers long and 50 km wide. It is populated by a very rich fauna and flora. I notably observed monkeys, a wild elephant, hinds, porcupines, and a horned hornbill, a large bird with a long orange beak, emblematic of the park. These animals were not difficult to see! With the exception of the horned hornbill, crossed by chance near the road when leaving, it will have been enough to stay a few days on the campsite located in the middle of the national park and to let these animals come ... As hunting is prohibited , they are not afraid of men, and approach in search of food. First of all, the deer came to visit my tent when my back was turned. A magnificent Exped Mira 3 tent at 450 euros. Having guessed that there was something good in it, they tore the canvas and the mosquito net with their legs, and feasted on my two kilos of succulent muesli delicately prepared before leaving, based on a mixture of all the types of cereals, nuts and dried fruit that can be found at the organic local store in my city of Besançon. Fortunately, they were unable to access the last one-kilo bag, which was outside, wedged under the heavy chain in the bottom compartment of the bike's frame bag. So I had a kilo to save before I had to fuel the Asian rice / chicken diet. It was without counting on the monkeys! Who, them, came by surprise the following night ... They had no trouble removing the chain with their little hands and having a feast. My tattered tent, my good food gone, I was taking a nap near the campsite bar, thinking about how to approach the next part, when the manager of the bar came to see me and say: "Attention !!! An elephant !!! ". Tall, beautiful, majestic, the mastodon was advancing step by step on the small internal road to the campsite. Apparently, this is the first time that an elephant has entered the campsite, so it is an event. It is probably the lack of water and fruit in nature at the end of the dry period that leads him to venture on these human lands, this for the greatest joy campers who could observe it. The animal first cut a shrub with the force of the trunk, ate the best leaves, then went to the terrace of the bar where the tourists had taken refuge. There was a small panic scene from the trapped tourists, but the animal then simply continued on its way inside the campsite. He shook a mango tree to drop the fruit, before dehydrating himself in a pond. It was magnificent to see and it was magic moments. But then I admired him a lot less when he set out for my tent! Or rather what was left of it ... And all my belongings ... The pachyderm passed a few meters from my camp and fortunately continued its heavy and graceful march without doing any further damage. In the evening, a porcupine entered the campsite in search of food and allowed himself to be approached. I then saw others by the roadside. In this campsite, I also met two young French women, Faustina and Pauline, who wander in Southeast Asia for a few months. When Faustina learned that I was the author of the website "Understanding Math", with which she and her friends learned some math in France, she asked me for an autograph! A little embarrassed, I gave her a simple selfie. I regularly meet users of my site in France and it always gives me great pleasure to meet my "students" for real! The next day, the three of us spent a pleasant cooking / dining evening around my wood stove. I then continued the road towards Cambodia, still in sweltering heat, but with stages now perfectly flat on good quality roads, and swallowing kilos and kilos of succulent tropical fruits (mainly mangoes and bananas). Passed the Cambodian border, I then reached the city of Siem Reap and I visited the temples of Ankgor for two days. These are impressive vestiges of a vast empire which dominated Southeast Asia for a few centuries, around the years 1000-1400, and which I will tell you more about in the next article.

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Article du Jeudi 12 mars 2020

13h04 - Etapes 1056-1091. Roulans-Grenoble (1702 kilomètres)

[FR] (in english below)
Bonjour à toutes et à tous et tout d'abord désolé pour cette longue absence sur ce blog ! Un silence muet, qui s'accorde et résonne avec celui laissé par mes parents et grand-parents, désormais tous disparus. Une période délicate avec une longue pause pour des raisons techniques (vider une maison remplie de cent mille milliards d'objets, la remettre en état) mais aussi, car après 1000 étapes, on peut bien s'arrêter un peu. J'en ai profité pour écrire un livre et me lancer dans le développement d'un nouveau site web. Il y eut aussi ce passage à la télévision sur France 3, une belle expérience, ces moments en famille vitaux et le bonheur de manger de bons produits français. Cette longue période qui a duré de novembre 2018 à février 2020 fut entrecoupée d'un retour sur la route de deux mois et demi il y a un an (à Oman et en Inde, déjà raconté sur ce blog), et d'une virée dans mon pays natal pour me changer les idées l'été dernier, entre deux séances de travail dans la maison : 35 étapes parcourues en 41 jours dont on peut se demander si le récit a sa place sur ce blog d'un prétendu "tour du monde". Je vous en fais quand même un rapide résumé. En effet, j'ai parfois des objectifs étranges et stupides (comme courir le marathon de Paris tous les 10 ans, nous en reparlerons bientôt) et j'ai toujours eu un peu en tête l'objectif que le jour où j'arrêterais d'être nomade et retournerai à la vie sédentaire (si ce jour doit arriver un jour) j'aimerais avoir fait, depuis le premier départ du 21 janvier 2013, plus d'étapes à vélo que de jours de repos. Le 20 novembre 2018, il y avait un déficit de 129 jours avec 1000 étapes pour 1129 jours de repos. Depuis, le fossé s'est creusé, alors vous m'accorderez d'ajouter ces 35 étapes dans mes récits et statistiques pour ne pas trop aggraver la situation. Ce qui porte ce déficit, au nouveau départ de Bangkok le 1er mars 2020, à 413 jours (1091 étapes pour 1504 jours de repos). Le voyage en France fut avant tout ponctué de nombreuses pauses dans les boulangeries-pâtisseries qui m'ont apporté de délicieuses saveurs sucrées et de la bonne énergie. Comme un peu partout dans le monde, il y eut aussi des belles rencontres, des animaux et fleurs sauvages, des belles montagnes. Pour me dégourdir les pattes et garder la forme, j'ai réalisé un enchaînement Col de Joux-Col de la Faucille-Col de la Joux Verte, Avoriaz 1800-Col de Joux Plane-Col des Saisies-Col du Méraillet–Cormet de Roselend–Col du Lautaret–Col du Galibier–Col de l'Iseran–Col de la Madelaine–Col du Glandon–Col du Granier–Col du Cucheron–Col de Porte–Montée Grenoble/St Nizier sous la canicule–Routes des charbonnières–Col de Rousset–Col de Menée–Montée de La Berarde...C'est donc bien lancé et les jambes en feu que je me dirigeais ensuite avec mon vélo chargé à l'assaut de l'Alpe d'Huez, avant de refaire le Lautaret pour me diriger ensuite vers le Mont Ventoux. C'est alors que la jante de ma route arrière s'est fissurée dans la descente de la Bérarde et j'ai préféré retourner chez mon cousin à Grenoble puis rentrer en train en Franche-Comté. Il faut dire que, quelques jours plus tôt, la jante de la roue avant avait elle aussi explosé, dans la descente du col du Glandon, à cause probablement d'une trop grande pression dans le pneu, de l'échauffement de la jante lié aux longues distances de freinage dans les cols, et de la chaleur extérieure empêchant tout refroidissement naturel. La jante se fissura sur 20 centimètres de long, laissant sortir le pneu et la chambre à air dans une grande explosion alors que j'étais lancé à 40km/h. La chute fut évitée par miracle. J'ai campé au bord de la route, marché 10 kilomètres le lendemain jusqu'au premier arrêt de bus, pris des bus pour Grenoble puis Crolles où mon frère Baptiste travaillait, suis monté dans sa voiture avec le vélo pour Vimines/Chambéry où j'ai acheté une nouvelle jante et des nouveaux rayons pour me refaire une roue. Malgré ces pépins mécaniques, ce parcours en France fût fort agréable. La France à vélo m'avait déjà émerveillé en 2011 (3 mois et 6000 kms). C'est toujours à mes yeux le plus beau pays du monde. Cela dit, 8 années plus tard, après avoir gravi les pentes des volcans Teide, Mauna Kea ou encore Bromo, après avoir roulé une semaine plus de 4000 mètres d'altitude sur la route du Pamir, après avoir parcouru la fougueuse Islande, les grands espaces de l'ouest américain ou encore l'île d'Ormuz et les déserts d'Iran, les steppes kazakhes ou encore l'arrière pays australien, ce parcourt fut un peu fade et j'ai donc préféré rentrer pour consacrer mon temps à la maison familliale et à d'autres projets.

Etape 1056. Roulans – Dole. 73 kms.
Etape 1057. Dole – Chateau Chalon. 67 kms.
Etape 1058. Chateau Chalon – Saint Maurice Crillat. 48 kms.
Etape 1059. Saint Maurice Crillat – Saint Claude. 32 kms.
Etape 1060. Saint Claude – Gex. 44 kms.
Etape 1061. Gex – Anthy Sur Leman. 52 kms.
Etape 1062. Anthy Sur Leman – Lac de Montriond. 43 kms.
Etape 1063. Lac de Montriond – Chalets de joux plane. 36 kms.
Etape 1064. Chalets de joux plane – Salanches. 58 kms.
Etape 1065. Salanches – Beaufort. 53 kms.
Etape 1066. Beaufort – Bourg Saint Maurice. 45 kms.
Etape 1067. Bourg Saint Maurice – La léchère. 42 kms.
Etape 1068. La léchère – Annecy. 68 kms.
Etape 1069. Annecy – Vimines. 61 kms.
Etape 1070. Vimines – Grenoble. 76 kms.
Etape 1071. Grenoble – Le bourg d’oisans. 50 kms.
Etape 1072. Le bourg d’oisans – Valloire. 64 kms.
Etape 1073. Valloire – Terminion. 54 kms.
Etape 1074. Terminion – Lanslebourg. 6 kms.
Etape 1075. Lanslebourg – Bourg St Maurice. 86 kms.
Etape 1076. Bourg St Maurice – La léchère. 53 kms.
Etape 1077. La léchère – Saint François Longchamp. 37 kms.
Etape 1078. Saint François Longchamp – Articol. 55 kms.
Etape 1079. Vimines – Col du granier. 28 kms.
Etape 1080. Col du granier – St Pierre de Ch-euse. 23 kms.
Etape 1081. St Pierre de Ch-euse – Lans en Vercors. 63 kms.
Etape 1082. Lans en Vercors – Rousset. 44 kms.
Etape 1083. Rousset – Col de Rousset. 37 kms.
Etape 1084. Col de Rousset – Chatillon en Diois. 39 kms.
Etape 1085. Chatillon en Diois – St Martin de Clelles. 40 kms.
Etape 1086. St Martin de Clelles – Pierre Chatel. 42 kms.
Etape 1087. Pierre Chatel – Montchaffey. 30 kms.
Etape 1088. Montchaffey – Rochetaillée. 36 kms.
Etape 1089. Rochetaillée – Le bourg d’Arud. 25 kms.
Etape 1090. Le bourg d’Arud – La Berarde. 20 kms.
Etape 1091. La Berarde – Montchaffey. 72 kms.


[EN]
Hello everyone and first of all sorry for this long absence on this blog! A silent silence, which agrees and resonates with that left by my parents and grandparents, who are now all gone. A delicate period with a long break for technical reasons (emptying a house filled with one hundred trillion objects, rehabilitating it) but also, because after 1000 steps, i can stop a little. I took the opportunity to write a book and get started in the development of a new website. There was also this passage on regional frenc television, a great experience, these vital family moments and the happiness of eating good French products. This long period which lasted from November 2018 to February 2020 was interspersed with a return on the road of two and a half months a year ago (in Oman and India, already told on this blog), and a trip in my native country to change my ideas last summer, between two work sessions in the house: 35 stages covered in 41 days which one wonders if the story has its place on this blog of an alleged "world tour". I'll give you a quick summary anyway. Indeed, I sometimes have strange and stupid goals (like running the Paris Marathon every 10 years, we will talk about it soon) and I always had a little in mind the goal that the day I would stop 'to be nomadic and will return to sedentary life (if this day must come one day) I would like to have done, since the first departure of January 21, 2013, more stages by bike than rest days. On November 20, 2018, there was a deficit of 129 days with 1,000 steps for 1,129 days of rest. Since then, the gap has widened, so you will allow me to add these 35 steps in my stories and statistics so as not to make the situation too much worse. This brings this deficit, at the new departure from Bangkok on March 1, 2020, to 413 days (1091 stages for 1504 days of rest). The trip to France was above all punctuated by numerous breaks in bakeries that gave me delicious sweet flavors and good energy. Like everywhere in the world, there were also beautiful meetings, animals and wild flowers, beautiful mountains. To stretch my legs and keep fit, I did a sequence of Col de Joux-Col de la Faucille-Col de la Joux Verte, Avoriaz 1800-Col de Joux Plane-Col des Saisies-Col du Méraillet – Cormet de Roselend –Col du Lautaret – Col du Galibier – Col de l'Iseran – Col de la Madelaine – Col du Glandon – Col du Granier – Col du Cucheron – Col de Porte – Montée Grenoble / St Nizier under the heat wave – Charbonnière routes – Col from Rousset – Col de Menée – Montée de La Berarde ... So it was well launched and my legs on fire that I was then heading with my loaded bike to climb Alpe d'Huez, before doing the same again. Lautaret to then head towards Mont Ventoux. But the rim of my rear road cracked in the descent of La Bérarde and I preferred to return to my cousin's home in Grenoble and then return by train to my hometown. It must be said that, a few days earlier, the rim of the front wheel had also exploded, in the descent of the Col du Glandon, probably because of too much pressure in the tire, the heating of the rim linked long braking distances in the passes, and outside heat preventing natural cooling. The rim cracked 20 centimeters long, letting the tire and the inner tube come out in a big explosion while I was launched at 40km / h. The fall was miraculously avoided. I camped at the side of the road, walked 10 kilometers the next day to the first bus stop, took buses to Grenoble then Crolles where my brother Baptiste worked, got into his car with the bike for Vimines / Chambéry where I bought a new rim and new spokes to rebuild a wheel. Despite these mechanical glitches, this journey in France was very pleasant. France by bike had already amazed me in 2011 (3 months and 6000 kms). It is still in my eyes the most beautiful country in the world. That said, a few years later, after having climbed the slopes of the Teide, Mauna Kea or Bromo volcano, after having driven more than 4,000 meters above sea level on the Pamir route for a week, after having traveled the fiery Iceland, the great outdoors from the American West or the island of Hormuz and the deserts of Iran, the Kazakh steppes or even the Australian hinterland, this journey was a bit bland and I therefore preferred to return to devote my time to family home and other projects.

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